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J’ai testé l’autoprélèvement des ITSS avec Prelib et voici comment ça s’est passé

Cet article est présenté par Prelib.

Une semaine et quatre jours, c’est le temps que ça a pris entre l’ouverture de mon compte sur le site web et la réception de mes premiers résultats de dépistage. Voici un tour d’horizon de mon expérience chez Prelib, un centre d’autoprélèvement des ITSS.

Il était 20 h, un jeudi soir d’avril, lorsque j’ai ouvert mon dossier MonPrelib. À ce moment-là, ma dernière expérience de dépistage des infections transmissibles sexuelles et par le sang (ITSS) datait un peu et j’étais pas mal excitée à l’idée d’essayer l’autoprélèvement pour la toute première fois. (Je sais, moi aussi, je n’aurais jamais pensé avoir hâte à un dépistage d’ITSS, mais je vous assure que c’était le cas.) 

Ce soir-là, j’ai répondu à quelques questions d’identification de base, j’ai confirmé mon adresse courriel et hop! J’ai créé mon compte. Quelques secondes plus tard, j’avais déjà reçu un courriel de Prelib qui m’indiquait qu’« un dépistage régulier des infections transmissibles sexuellement aide à protéger tes partenaires passé·e·s, actuel·le·s et futur·e·s ». Say no more. J’ai cliqué sur le lien, question d’officialiser mon rendez-vous. 

Dis-moi qui tu es et je te dirai quel test faire

La première étape pour prendre un rendez-vous est de se créer un compte en ligne. Une fois que c’est fait, il suffit de répondre à un questionnaire médical (toujours en ligne). Les questions sont standards. Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est qu’on avait toujours le choix de « préférer ne pas répondre » à celles-ci.

À aucun moment, le questionnaire ne supposait que tous les hommes avaient des pénis et toutes les femmes, des vagins. Cette attention m’a fait sentir qu’on était à des lieux de tout ce que j’avais déjà expérimenté comme dépistage.

Sans grande surprise, les questions portaient sur le genre, le sexe, les habitudes sexuelles, la consommation de tabac, d’alcool et de drogues. J’avoue qu’en passant au travers du questionnaire, je me suis demandé pourquoi certaines informations m’étaient réclamées, par exemple : si j’avais déjà eu des relations sexuelles en échange d’une rémunération ou de biens matériels, ou si j’avais déjà été incarcérée. Cela ne m’a pas empêchée d’apprécier mon expérience parce que, dans le pire des cas, j’avais toujours l’option de ne pas répondre si je ne me sentais pas à l’aise. 

Une fois le questionnaire terminé, je suis tombée face à face avec une liste de trois tests que Prelib me suggérait de faire. J’insiste sur le verbe « suggérer » parce qu’il est toujours possible de demander un test ou d’en refuser un. On me conseillait de faire un prélèvement urinaire et un prélèvement de la gorge (tous les deux pour la chlamydia et la gonorrhée) et un dépistage sanguin pour l’hépatite C, la syphilis et le virus de l’immunodéficience humaine (mieux connu sous le nom de VIH). J’ai fait confiance au système les yeux fermés et j’ai pris mon rendez-vous. 

Hourra! Il y avait de la place trois jours plus tard dans le centre d’autoprélèvement le plus proche. 

Sésame du prélèvement autonome, ouvre-toi 

Je suis arrivée devant la porte du centre Crescent à l’heure à laquelle on m’avait conviée. J’ai entré le code reçu par courriel pour entrer et je me suis rendue à la borne d’inscription. Sur l’écran, j’ai composé le même code pour m’identifier et gagner l’accès à l’aire d’attente.Une fois à l’intérieur, l’infirmière m’a gentiment reçue pour faire ma prise de sang et pour m’expliquer les prochaines étapes. 

J’ai appris qu’il est plus difficile d’effectuer la prise de sang quand on est à jeun (ce qui était mon cas ce matin-là), et que j’avais un bras plus généreux que l’autre en veines faciles à piquer. Conseil d’amie : si vous devez faire une prise de sang tôt le matin, pensez à boire quelques verres d’eau; ça va faciliter le travail de la personne qui vous pique et vous aider à avoir le pipi un peu plus facile quand viendra le temps du prélèvement urinaire, s’il y a lieu.

Même si l’infirmière a eu un peu de mal à trouver une veine sur mon bras parce que toutes mes veines semblaient jouer à cache-cache, mon moment avec elle a duré un gros cinq minutes en tout. 

À noter que même si le service est gratuit, il faut prévoir environ 15 $ pour les frais de transport des éprouvettes vers le laboratoire. On peut aussi payer plus cher (le prix dépend des tests effectués) pour un dépistage privé et obtenir ses résultats en 24 à 48 heures, si jamais on n’a pas le temps d’attendre quelques semaines.

Revenons au principal. L’infirmière m’a remis mon kit d’autoprélèvement composé de deux éprouvettes bien identifiées contenant des solutions liquides, une pipette, un Q-tips et un petit verre. Elle m’a doucement accompagnée jusqu’à la salle où j’allais avoir une date de dépistage avec nul autre que moi-même. 

Un tête-à-tête avec ma gorge, mon urine et un Q-tips

La salle d’autoprélèvement ressemblait à une grande salle de bain à laquelle on avait ajouté un petit écran avec des instructions. Il y avait aussi un contenant en métal, qui ressemblait étrangement aux poubelles pour serviettes hygiéniques qu’on a l’habitude de voir dans les toilettes publiques, dans lequel on pouvait déposer nos éprouvettes. J’ai écouté la première vidéo, qui m’indiquait comment faire mon prélèvement urinaire, puis la seconde qui, elle, m’apprenait à faire un prélèvement de ma gorge.  

Pour procéder au prélèvement urinaire, j’ai dû faire pipi dans un petit verre. Si j’avais le pipi gêné ce matin-là, j’en avais juste assez pour bien pouvoir faire le dépistage. Dans le verre, j’ai plongé la pipette pour tirer mon urine. Je l’ai ensuite mélangée à une solution dans l’éprouvette prévue à cet effet. Le tout est facile à effectuer et surtout super clair : il y a même une petite ligne sur l’éprouvette pour nous indiquer jusqu’où ajouter l’urine. Quand le liquide a atteint cette ligne, j’ai bien refermé l’éprouvette et je l’ai déposé dans le bac de réception prévu à cet effet. 

Pour effectuer le prélèvement au niveau de la gorge, j’ai frotté un Q-tips sur mes amygdales pendant quelques secondes – gag reflex obligé – avant de le plonger dans une éprouvette et de le mélanger à une solution. L’exercice ressemblait drôlement à un test de dépistage de la COVID-19, sauf qu’on n’enfonçait pas le Q-tips aussi loin dans le cas du dépistage d’ITSS. J’ai ensuite refermé l’éprouvette et je l’ai déposée dans le bac. Aussi simple que ça. En tout, on peut prévoir un genre de cinq à dix minutes pour l’autoprélèvement, tout dépendant de notre aisance avec le processus.

Une semaine pile-poil plus tard, j’ai reçu un courriel m’invitant à prendre un rendez-vous téléphonique avec un·e professionnel·le médical·e qui m’expliquerait mes résultats. Je l’ai pris le soir même.

La dame au bout du fil a pris un gros trois minutes de mon temps pour m’expliquer que je n’avais ni le VIH, ni la syphilis, ni l’hépatite C. Elle a ajouté que j’allais devoir attendre encore deux ou trois semaines pour savoir si j’avais la chlamydia ou la gonorrhée et que les résultats allaient m’être communiqués dans mon dossier web directement. 

Même si la plupart du processus se fait seul·e, je ne me suis jamais sentie aussi bien accompagnée qu’avec Prelib. 

Pas besoin d’attendre que ça te pique entre les jambes pour te faire dépister. Consulte le site de Prelib pour planifier ton prochain rendez-vous ou juste pour en apprendre plus sur le centre d’autoprélèvement des ITSS.