Harcèlement de rue

Si on fait des détours pour vous éviter c’est que vous abusez
Décembre 2023

Contexte

Harcèlement de rue : un problème de sécurité (enfin) documenté et préoccupant

En 2022, des chercheuses de l’UQAM, en collaboration avec le Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF), publiaient la première étude mesurant l’ampleur du harcèlement de rue à Montréal (Courcy et al., 2022). Plusieurs constats préoccupants y sont mis en lumière : 65,3 % des 3300 personnes répondantes rapportaient avoir vécu du harcèlement, dont une proportion plus élevée au sein de certains groupes: les jeunes (82 %), les personnes de la diversité sexuelle (75 %) et de genre (84 %) et les femmes (69 %).

Cette étude met des chiffres sur des expériences témoignées par des jeunes, notamment lors des vagues de dénonciation entourant #MeToo. Tout ça s’explique par le fait que les jeunes se déplacent plus fréquemment à pied, à vélo et en transport en commun que d’autres strates populationnelles. Toujours selon l’étude de Courcy et ses collaboratrices (2022), la rue, les stationnements, les parcs, l’autobus et le métro sont les lieux où on rapporte la majorité des incidents liés au harcèlement de rue, et ce, à toute heure de la journée.

Stratégie

Reprendre la rue

La majorité des offensives précédentes sur le harcèlement de rue, toutes aussi importantes les unes que les autres, placent généralement les témoins et/ou les victimes au centre du message. Dans une perspective renouvelée, notre équipe a choisi de concentrer le message davantage sur les personnes qui harcèlent en nommant des comportements spécifiques constituant du harcèlement de rue : regards insistants, sifflements, insultes dégradantes et questions intrusives.  

Le but premier de l’initiative est de susciter une prise de conscience collective du problème de harcèlement de rue à Montréal et ainsi, de contribuer à réduire les comportements violents.  

Comme la campagne dénonce des gestes posés dans la rue, l’affichage public s’est présenté comme un vecteur naturel de sensibilisation. La sélection de différents lieux achalandés au mois de décembre a permis d’atteindre le public visé, notamment près du Centre Bell où convergent environ 10 000 à 15 000 personnes par évènement dans les artères principales du centre-ville.

La radio et les médias sociaux sont ajoutés comme canaux complémentaires afin de poursuivre la conversation avec le public cible lors de ses déplacements en transport en commun ou en voiture.

Réalisation

Le harcèlement de rue rivalise avec les cônes orange

À l’inverse des panneaux de signalisation qui assurent la sécurité des passant·e·s, le harcèlement de rue nuit grandement au sentiment de sécurité des personnes qui se déplacent en ville.

Le concept de la campagne est donc centré sur les codes textuels et graphiques de l’univers de la construction et de la signalisation routière. Des affiches trompe-l’œil et une publicité radio imitant le ton d’un bulletin de circulation ne peuvent pas passer inaperçues!

L’image du « détour » est particulièrement porteuse pour la campagne. Les personnes vulnérables ont l’habitude de modifier leur trajet pour éviter de s’exposer à des inconnu·e·s menaçant·e·s lorsqu’elles craignent pour leur sécurité.

La ligne de campagne « Si on fait des détours pour vous éviter, c’est que vous abusez » adopte un ton frontal qui place clairement les personnes qui agressent au centre du message et de la solution.

Ressources

  • Il est possible d’utiliser les niches d’assistance dans les stations de métro de la Société de transport de Montréal (STM) en cas d’urgence ou d’utiliser l’interphone directement dans les wagons.

    La campagne « Témoins, agissons » de la Ville de Montréal en collaboration avec la STM et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) contient d’autres informations et ressources utiles à ce sujet.

  • L’organisme offre plusieurs outils et contenus intéressants, et a d’ailleurs élaboré un jeu interactif sur le harcèlement de rue pour sensibiliser au rôle de témoin actif (du style « dont vous êtes le héros/l’héroïne »).

  • Les CAVAC sont des organismes sans but lucratif qui offrent des services de première ligne à toutes les victimes d’actes criminels et à leurs proches, peu importe le crime. Ils sont présents partout au Québec et ils ont aussi des bureaux dans les palais de justice.

    Les CAVAC offrent différents services, par exemple :

    De l’information et un accompagnement tout au long du processus judiciaire;
    Une intervention post-traumatique et psychosociale.

    Vous pouvez appeler au 1 866-LE-CAVAC (532-2822) pour connaître le CAVAC le plus près de vous et prendre rendez-vous.

  • Les CALACS sont des organismes sans but lucratif qui offrent des services d’aide, de soutien et d’accompagnement aux femmes et aux adolescentes victimes de violences sexuelles. Ils sont présents dans plusieurs régions au Québec.

    Les services sont disponibles en personne et au téléphone. Consultez la liste sur le site web du Regroupement québécois des CALACS pour connaître les coordonnées du CALACS le plus près de vous.

  • Cette ligne téléphonique s’adresse aux victimes de violence sexuelle, à leurs proches et aux intervenant·e·s. Une équipe d’intervenant·e·s reçoit les appels, donne de l’information et redirige les personnes vers les ressources d’aide et de protection proches de chez elles.

    Vous pouvez appeler en tout temps au 1 888 933-9007. Pour plus d’informations, consultez le site web.

  • Rebâtir est un service gratuit et confidentiel offert par des avocat·e·s de l’aide juridique. Vous pouvez obtenir 4 heures de conseils juridiques si vous vivez de la violence sexuelle ou de la violence conjugale. Vous pouvez appeler au 1 833 REB TIR (732-2847) tous les jours de 8h30 à 16h30 ou consulter leur site web.

  • L’Aparté offre des services de première ligne aux personnes du milieu culturel qui ont vécu ou ont été témoins de harcèlement ou de violences sexuelles.

    Vous pouvez les rejoindre au 1 833-LAPARTE (527-2783) ou sur leur site web.

  • Le G.A.I.H.S.T. est un organisme sans but lucratif qui offre de l’aide psychologique, de l’information et un accompagnement pour les victimes de harcèlement psychologique et sexuel en milieu de travail.

    Les services sont offerts en personne à Montréal ou par téléphone au 514 526-0789.

    Pour plus d’informations, consultez leur site web.

  • Ça suffit s’adresse aux personnes vivant une souffrance reliée à des fantasmes sexuels envers les mineur·e·s. L’organisme offre des services de soutien dans le but de réduire la détresse émotionnelle vécue par ces personnes et de prévenir les infractions à caractère sexuel.

    Ligne d’écoute du lundi au jeudi de 9h à 18h : 1 844 654-3111
    Autoassistance
    Clavardage en ligne lundi et mercredi de 9h à 18h

  • Contenu respectueux du lieu de travail visant à intégrer des informations sur la lutte contre le racisme et le harcèlement dans les discussions et les manuels de sécurité au niveau de la production.

    Visitez le site web.

ON PARLE DE NOTRE PROJET

Crédits
Gestion de projet
Lou Bonnet
Recherche et analyse
Direction de création
Stratégie
Scartlett Martinez
Conception
Voix
Kim Roy-Grenier
Enregistrement sonore
Philippe Rochefort