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Résumé
Utiliser une méthode de protection et en parler avec son ou sa partenaire, ça n’a pas besoin d’être malaisant. Voici l’ultime guide praticopratique pour avoir des relations sexuelles protégées, et tout aussi excitantes!
Cet article est présenté par Tel-Jeunes.
La soirée est parfaite, l’ambiance est bonne. Sa main dans la tienne, tu sens que la soirée va se poursuivre, pour ton plus grand plaisir. Mais que va-t-il se passer quand vos vêtements vont se retrouver sur le sol et que vos caresses seront plus chaudes que jamais? La question t’excite, mais tu ne peux pas t’empêcher de ressentir un stress : celui de la protection.
Pour toi, la communication et la sécurité sont essentielles, surtout avec une nouvelle personne. Mais comment aborder le sujet sans briser la magie, sans éteindre l’étincelle du moment avec une question de logistique?
Si je lui demande qu’on se protège, y aura-t-il du jugement de sa part? Comment je lui demande s’il ou elle a de la protection? Est-ce que ça va gâcher le mood?
Pour répondre à tes questions, notre équipe t’a préparé un guide praticopratique pour te protéger contre les ITSS, mais tout aussi spicy.
D’abord, pourquoi se protéger? En utilisant des moyens tels que les condoms, les digues sexuelles et les gants de latex, tu te protèges contre les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) lors des rapports sexuels.
Les moyens de se protéger contre les ITSS sont complémentaires aux méthodes contraceptives (pilule contraceptive, stérilet, etc.), qui elles, servent à prévenir les grossesse non désirées. Le condom est le seul moyen qui protège à la fois contre les ITSS et les grossesses. Le parfait deux-en-un!
Voici les différentes méthodes barrières que tu peux utiliser pour te protéger des ITSS :
Le condom externe : Lubrifié, non lubrifié, avec du spermicide (un produit qui détruit les spermatozoïdes), avec saveur, glow in the dark, nervuré, sensible, name it! Enfilé sur un pénis ou un jouet sexuel, le condom externe agit comme une barrière efficace contre les ITSS s’il est bien utilisé pendant toute la durée de la relation sexuelle, comme les autres protections.
C’est le préservatif le plus populaire, le moins cher et aussi celui avec le plus de déclinaisons funky. Il peut être utilisé lors de relations pénétratives ou orales. Après une seule utilisation, il va directement à la poubelle.
Le condom interne : Il s’insère directement à l’intérieur de l’anus ou du vagin et agit comme barrière physique lors de la pénétration vaginale ou anale. Il est plus difficile à trouver que le condom externe (s’il n’est pas sur les tablettes, on peut le demander au comptoir de la pharmacie ou le trouver dans les boutiques érotiques, en ligne ou en magasin) et demande un peu plus de pratique que son homologue externe, mais vaut le détour si les condoms externes ne sont pas pour toi ou ta partenaire.
Par exemple, certaines personnes vont trouver le condom externe inconfortable ou sont allergiques au latex et vont préférer l’interne, qui est fait en nitrile ou en polyuréthane. D’autres personnes vont apprécier le fait qu’on peut insérer le condom interne jusqu’à huit heures avant un rapport (yé l’organisation!), ce qui donne plus de contrôle à la personne qui le porte.
Il est aussi une alternative intéressante lorsqu’on a une érection moins forte durant un rapport sexuel ou si l’on a de la difficulté à trouver un condom externe qui s’ajuste bien (un condom mal ajusté peut glisser ou se rompre, ce qui réduit son efficacité). On l’utilise une seule fois avant de le jeter.
La digue sexuelle : La digue sexuelle (aussi appelée « digue dentaire » ou « carré de latex » est un OG du sexe oral sécuritaire. Utilisée lors de cunnilingus ou d’anulingus, la digue sexuelle permet de se protéger des ITSS. Si on n’en trouve pas en pharmacie ou en boutique érotique (ou si on en a besoin sur le fly), on peut découper un condom externe non lubrifié ou des gants de latex pour créer une digue DIY.
Pour l’utiliser, on applique du lubrifiant à base d’eau ou à base de silicone sur la digue et sur la zone que l’on va stimuler avec la bouche (l’anus ou la vulve). On place ensuite la digue sexuelle de façon à ce qu’elle couvre complètement la zone et on la tient en place pendant que l’on fait un cunnilingus ou un anulingus, sans changer la digue de côté. On la jette finalement dans la poubelle après une seule utilisation.
Les gants de latex et le doigt de latex : Tout aussi faciles à se procurer que le condom externe, ces deux items peuvent servir à se protéger des ITSS lors d’activités sexuelles impliquant l’utilisation des doigts ou des mains, comme le fisting ou le fingering (doigtage).
Pour les utiliser, on se lave et on se sèche bien les mains. On enfile ensuite les gants de latex comme on enfile des gants d’hiver, mais en faisant bien attention de ne pas les déchirer avec des bijoux ou les ongles. On s’assure qu’ils soient bien ajustés, pas trop grands pour garder une sensibilité ni trop petits pour éviter qu’ils déchirent (ça surprend). Le doigt de latex s’utilise de la même façon, mais sur un seul doigt. On jette les gants et le doigt après une utilisation.
Let’s be real : peu importe depuis quand vous vous fréquentez ou peu importe la manière dont vous décrivez votre relation, il est crucial que vous discutiez de ce que vous aimez, ce que vous aimeriez essayer, ce qui est important pour vous, etc. Mais quand il est question de moyens de se protéger contre les ITSS, c’est d’autant plus important d’en parler avant d’avoir une relation sexuelle, en s’assurant que l’autre personne est réceptive à la discussion et sans mettre de pression pour avoir des rapports sexuels.
Tu peux dire à ton ou ta partenaire que ta santé sexuelle et la sienne sont importantes pour toi. Pour faciliter la conversation, essaie de parler au « je » le plus possible.
Par exemple : « Je tiens à notre santé sexuelle et c’est important pour moi qu’on se protège. » En étant honnête et direct·e, tu évites tout malentendu.
Si jamais tu es gêné·e de parler au « je » ou d’assumer tes propres envies, tu peux poser des questions de manière très générale. Par exemple, tu peux faire une remarque en écoutant un film : « C’est drôle que dans les scènes de sexe on voit presque jamais les gens mettre un condom… », ou mentionner une information que tu as vue passer : « Je suis tombé·e sur un TikTok/un article et ça disait… ». Comme ça, tu ouvres la discussion subtilement et ça peut enlever une certaine pression, en discutant tout de même de protection.
Un autre avantage à aborder le sujet avant de se retrouver dans l’intimité, c’est la préparation. Poser des questions plus directes comme « Qu’est-ce que tu penses de la digue sexuelle/du condom? » ou « As-tu une préférence en matière de protection? » peut être très utile pour comprendre le point de vue de ta ou ton partenaire et vous permettre de discuter ensemble de la protection qui vous convient.
Ça peut aussi te permettre d’expliquer que tu seras d’autant plus dans le mood et prêt·e à te laisser aller complètement et à profiter du moment si tu sais que vous vous protégez. Même si c’est malaisant au début, dis-toi que tu auras à briser la glace une seule fois, et après, ça risque d’être plus facile d’en parler. Ça ne fera qu’approfondir votre connexion et la confiance qu’il y a entre vous, deux éléments qui rendront vos ébats encore plus agréables.
Et si ton ou ta partenaire refuse d’utiliser une méthode de protection ou se fâche lorsque tu abordes le sujet? Tu pourrais ouvrir une discussion pour comprendre son hésitation. Peut-être lui manque-t-il d’informations sur les moyens de protection et les risques d’ITSS, ou peut-être entretient-il ou elle certaines peurs. Discuter ensemble pourrait l’aider à saisir l’importance de vous protéger tou·te·s les deux.
La personne avec qui tu as des rapports sexuels devrait respecter que tu demandes à ce que tes activités sexuelles soient protégées et prendre en compte ton plaisir autant que le sien.
Tu as le droit à une sexualité dans laquelle tu te sens bien et en sécurité et tu ne devrais jamais te sentir forcé·e d’avoir une relation sexuelle non protégée si tu n’es pas à l’aise avec ça. Tu as aussi le droit de ne pas avoir de sexualité du tout si tu ne te sens pas prêt·e ou si tu n’en as simplement pas envie. C’est une partie fondamentale du consentement, et ce, même si vous avez déjà eu des rapports sexuels ensemble et que c’était sans protection.
Si l’acte est commencé, tu as le droit de changer d’idée et d’arrêter. Et en passant, retirer une méthode de protection pendant des ébats sans le consentement d’un·e partenaire, c’est une agression à caractère sexuel.
Maintenant que ton ou ta partenaire et toi avez établi ce qui vous convient le mieux en termes de protection sexuelle, il est temps de passer à l’action.
D’abord, il faut se procurer ladite protection. La bonne vieille pharmacie du coin est l’endroit tout désigné pour acheter des condoms, des digues ou des gants, mais tu peux aussi en trouver dans la plupart des magasins à grande surface, les boutiques érotiques (en ligne et en magasin), les cliniques et probablement même à ton école si tu es aux études!
Garde l’essentiel sous la main pour être prêt·e à entamer une session de fesses quand le désir se pointera. Ça évite d’être freiné·e dans son élan quand on est dans le mood et de chercher une capote et des ciseaux pendant vingt minutes pour se patenter une digue DIY.
Si tu n’es pas totalement à l’aise avec l’utilisation de la méthode de protection choisie, pas de stress, tu peux te pratiquer avant d’avoir des relations sexuelles, soit avec des jouets sexuels, des fruits ou des légumes ou ton propre corps (and have fun while you’re at it)!
Avec ton ou ta partenaire, n’hésitez pas à faire des jeux de rôle avec la protection en latex, avec un scénario médical sexy par exemple ou un dirty talk cochon pour mettre le condom. La langue et la bouche sont aussi les bienvenus (as always) pour aider à installer la digue et le condom. Il faut toutefois éviter le contact entre la bouche et le pénis pendant l’installation!
Le lubrifiant à base de silicone ou à base d’eau est ton best (fuck)friend pour augmenter les sensations sur toutes les formes de protection (par exemple, en mettant un peu de lubrifiant sur le pénis avant de mettre le condom).
Et quelles que soient tes pratiques sexuelles et les méthodes de protection que tu utilises, effectuer des tests de dépistage réguliers reste la seule manière de t’assurer que tu n’as pas contracté une ITSS!
Naviguer des sujets sensibles de l’intimité comme la protection peut sembler intimidant, surtout lorsque l’on cherche à mêler plaisir et responsabilité. Pourtant, c’est tout à fait possible de concilier ces choses-là en intégrant la protection de manière ludique et érotique dans tes ébats. L’essentiel, c’est d’avoir une communication ouverte et honnête, qui, sans briser la magie, ajoute une couche de confiance et de complicité à ta relation.
Adopter une attitude proactive par rapport à la protection ne témoigne pas seulement d’un respect pour toi et ton ou ta partenaire, mais ouvre également la porte à une exploration plus libre et épanouie de votre sexualité.
Davis, K. C., Hammett, J. F., Chen, W., Stewart, R. et Kirwan, M. (2024). A scoping review of nonconsensual condom removal (« stealthing ») research. Trauma, Violence & Abuse, 25(1), 215–230. https://doi.org/10.1177/15248380221146802
Gouvernement du Canada. (2022, 21 juin). Utilisation sécuritaire des condoms. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/sante-sexuelle/utilisation-securitaire-condoms.html
Gouvernement du Québec. (2023, 18 janvier). Vaccins contre les infections par les virus du papillome humain (VPH). https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/vaccination/vaccin-infections-par-vph
Office québécois de la langue française (OQLF). (2021). Furtivage. https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/26559447/furtivage
Supreme Court of Canada. (2022, 29 juillet). R. v. Kirkpatrick. https://www.scc-csc.ca/case-dossier/cb/2022/39287-eng.aspx