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Résumé
Pas d’orgasme pendant un mois. C’est la seule règle. Le défi continue. Trente et un jours de tension, de désir et de délicieuse frustration. Nous en sommes au jour 5. Dans cette fiction érotique, on poursuit notre plongée dans l’univers BDSM, du « Locktober » et des cages de chasteté.
C’est un soir de semaine tranquille à la microbrasserie. L’éclairage tamisé crée des ombres dansantes sur les tables, ajoutant une intimité complice à notre petit coin isolé. Quelques habitué·e·s au bar, un jeune couple en date, des collègues qui terminent un 5 à 7.
Nous, on est au fond, à une petite table loin de celles des autres, de sorte que personne ne nous entend sous le bruit ambiant des conversations et des verres. On peut tout se dire. C’est peut-être pour cette raison que mon amoureux se permet de me demander s’il peut avoir une permission spéciale pour jouir cette semaine, même si le mois d’octobre est loin d’être terminé.
Il faut savoir qu’on joue à un petit jeu qui s’inscrit dans une dynamique BDSM
:
— Juste pour relâcher un peu la pression, m’implore-t-il avec ses plus beaux yeux.
— Ça fait à peine cinq jours que le mois est commencé, que je réponds d’un ton faussement compatissant. Ça peut quand même pas déjà être rendu si insoutenable?
— D’habitude, je me touche presque chaque jour, rétorque-t-il.
— Et ça, c’est mon problème parce que…?
Je devine son sexe essayer de gonfler; son érection est rapidement contenue par la cage de chasteté qu’il porte sous son pantalon. L’idée de cette tension cachée, juste pour moi, fait naitre un sourire satisfait sur mes lèvres.
C’est notre secret à nous deux. Les règles du jeu sont simples : pas d’orgasme pour lui pendant un mois.
La personne chargée de faire respecter les règles, c’est moi. Je prends immensément de plaisir dans mon rôle de Dom . Il y a un pouvoir enivrant dans chaque petit refus, chaque parole susurrée pour tester ses limites. Douceur mais fermeté, c’est mon approche. Je précise tout de même :
— Je veux te rappeler que t’es libre de retirer ton consentement à tout moment. As-tu envie de continuer de jouer?
— J’aime vraiment ça que tu valides avec moi, merci. Pis, oui, j’ai vraiment full envie de continuer de jouer. C’est juste que je pensais pas que ça me ferait cet effet-là.
— Quel effet? demandai-je avec intérêt en prenant une gorgée de ma bière.
Le gout amer du houblon contraste avec la douceur de ce jeu de pouvoir.
— D’être constamment horny pis de pas pouvoir… tu sais, relâcher la pression.
Je me rapproche pour lui chuchoter :
— Tu es exactement dans l’état dans lequel j’ai envie que tu sois.
— Comment ça?
— Tellement facile à manipuler.
— Pffff, même pas vrai!
— C’est ce qu’on verra.
— Mais, pour vrai… Tu crois qu’on pourrait faire une mini entorse à la règle pour que je puisse venir mettons en fin de semaine, quand ça va faire sept jours? Après ça, promis, je remets la cage, on reverrouille le cadenas et tu reprends la clé.
— Impossible, dis-je en étouffant un petit rire moqueur. Ça ruinerait tout le principe du jeu. Et tu fais tellement bien ça jusqu’ici, t’as presque réussi un quart du défi. Pense à comment ça va être bon de faire l’amour quand tu l’auras fait au complet. Le suspense, la tension… Si on te laissait venir maintenant, tout le build-up d’excitation s’évaporerait et ça aurait servi à rien. Ça serait dommage de gâcher ça, non?
Il semble peser mes mots avant de reprendre :
— Tu crois vraiment que je suis capable de réussir le Locktober ?
— Absolument, mon amour! Je crois en toi. J’ai jamais dit que ça serait facile. Mais je peux te promettre un mois que tu n’es pas prêt d’oublier. Si ça se trouve, à la fin du mois, t’auras même hâte au prochain mois d’octobre!
— Haha, pas sûr de ça!
— Par contre, il faut que je mette quelque chose au clair.
Je laisse planer un silence avant d’ajouter :
— C’est pas vrai que je vais t’écouter me supplier pour la clé tous les deux jours. Donc, à partir de maintenant, si tu insistes, il y aura des conséquences.
Ça l’excite. Je crois déceler un frisson qui parcourt son corps. Il marche directement vers le piège que je lui tends.
— Quel genre de conséquences?
— T’aimes toujours autant les scénarios d’humiliation, de dégradation ?
Ses joues rougissent. Timide, il confesse que oui, comme s’il était un peu gêné d’admettre qu’il ressent de l’excitation à l’idée de se sentir humilié, dégradé, que quelqu’un·e d’autre prenne le contrôle.
— Dans ce genre-là alors, peut-être…
Il se lève.
— Tu vas où?
— Au petit coin, je reviens dans deux secondes.
Je lève une main pour l’interrompre dans son mouvement, mes doigts se refermant lentement, comme pour lui rappeler qu’il n’est pas entièrement libre de ses actions.
— Attends, vas-y pas tout de suite.
— Comment ça?
Dans ce jeu, même ses besoins les plus primaires peuvent devenir des leviers de pouvoir.
— Tu verras, ça fait partie du jeu. Juste une autre bière pis on y va.
L’idée le prend par surprise, mais je sens dans son regard qu’il est prêt à se laisser guider. Une bière plus tard, je règle l’addition et on gagne la rue dans l’air frais de la nuit. On traverse un parc sur le chemin de l’appart. Il fait noir et il n’y a personne.
— Tu marches vite, je remarque.
Je savoure sa nervosité croissante, cette tension presque palpable.
— J’ai vraiment envie de pipi!
Son visage montre une certaine panique, ses traits tendus alors qu’il lutte pour se contrôler. Je lui attrape doucement la main, mes doigts se resserrent autour des siens, et je cesse de marcher pour le forcer à s’arrêter.
— Faut vraiment que j’aille aux toilettes. Viens, on rentre.
Je le tire vers moi jusqu’à ce que nos bassins se collent, et je lui murmure à l’oreille, ma voix douce mais impérieuse :
— Supplie-moi encore de te laisser venir avant la fin du mois.
— Juste une petite fois, s’il-te-plait…
Je l’observe avec intensité, analysant chaque hésitation dans ses gestes. Il est si vulnérable, dansant presque pour essayer de préserver un peu de contrôle.
— Tu serais prêt à faire n’importe quoi juste pour pouvoir relâcher un peu la pression?
Je sais que l’envie le consume. Je sais aussi pertinemment que la bière le traverse en un rien de temps. J’enchaine :
— Tu peux faire pipi maintenant si tu veux.
— Quoi, ici? Avec la cage, je ne peux pas pisser debout comme d’habitude. Ça… ça vise pas comme normalement.
Je m’approche davantage, jouant sur la lenteur de mes mouvements pour accentuer l’intensité du moment.
— Il n’a jamais été question d’enlever tes pantalons.
Je vois son incompréhension se transformer en hésitation, une sorte de panique subtile, comme s’il comprenait que le jeu s’apprêtait à atteindre un nouveau palier. Son visage se crispe, et pour un instant, il est comme figé, pris entre le besoin de se libérer et l’humiliation que cela impliquerait.
— Qu’est-ce que tu veux dire?
Je souris, mon ton basculant entre douceur et contrôle :
— Si t’as si envie de pipi tant que ça, vas-y. Je te donne la permission.
Il me fixe, bouche légèrement entrouverte, abasourdi par ma proposition.
— Franchement, je vais quand même pas me faire pipi dessus.
Je lui adresse un sourire légèrement moqueur, mes yeux brillants de défi. C’est un jeu de contrôle total, et chaque mot, chaque geste me rapproche un peu plus de cet instant où il cédera complètement.
— T’as envie, non? C’est ta chance. J’te gage que t’es pas game.
— Je vais quand même pas mouiller mes pantalons en public dans un parc comme si j’étais pas arrivé à me retenir.
— Pourquoi pas?
Je fais un pas en arrière, scrutant les environs pour m’assurer que personne n’est en vue. Puis, d’un geste calculé, je prends sa main et la pose sur son entrejambe, sentant la cage rigide à travers ses jeans. Il n’y a personne. Juste nous deux. Son sexe est prêt à exploser, je le sais. Sa vessie aussi. C’est délicieux de le voir dans cet état. Désespéré de se soulager.
— C’est ben trop gênant.
Je le regarde, sourire en coin. Jusqu’où est-ce que je peux aller avec lui? Pour le taquiner, je lui rappelle :
— C’est pas toi qui disait combien t’aimais ça te faire humilier?
— Je pensais pas que tu me prendrais au sérieux!
Son sourire veut tout dire, il a ce rire incrédule que j’adore chez lui.
— Careful what you wish for, murmuré-je en approchant mes lèvres de son oreille. Est-ce que j’ai l’air de niaiser?
Il ferme les yeux un instant, inspirant profondément. Je le fixe, étudiant sa réaction, me demandant si je suis capable de le faire plier. Mais avant tout, je veux m’assurer qu’il se sent bien dans cette tension que je lui impose. Je veux quand même valider qu’il a autant de fun que moi à tester ses limites :
— Est-ce que je vais trop loin? Est-ce que tu veux arrêter de jouer ?
— Non, non, me répond-il aussitôt.
Je vois à quel point il est excité, presque tremblant. Il s’empresse de renchérir :
— J’adore ça, même! Tu sais exactement sur quels pitons peser pour m’exciter. Je ne me suis jamais senti autant à la merci de quelqu’un.
L’abandon de mon amoureux me procure une immense satisfaction :
— Est-ce que ça aiderait à te convaincre si je te disais que j’allais te permettre de venir exceptionnellement une fois en fin de semaine si tu fais tout ce que je te demande?
— Pour vrai?
Ses yeux s’illuminent. Je savoure cette lueur d’espoir, éphémère et précieuse, sachant très bien comment elle va se transformer. Je glisse mes doigts dans ses cheveux, le caressant doucement avant de murmurer à son oreille :
— Laisse-moi te guider, fais-moi confiance.
Il capitule. J’ai gagné : son corps cède à l’envie qu’il essayait de contrôler. Je sens sa chaleur et vois l’auréole sombre se répandre sur son entrejambe, ses jeans s’imbibant peu à peu. À mon tour de ressentir un frisson d’avoir autant de pouvoir sur mon sub.
— Je vais pouvoir venir cette semaine? gémit-il, trempé et honteux, le regard suppliant.
Je le prends par la nuque, nos lèvres se rencontrent dans un baiser intense, un échange de désir pur et brut. On s’embrasse langoureusement. Mes mains glissent le long de son torse jusqu’à son entrejambe mouillé, caressant la cage à travers le tissu humide. L’excitation monte en moi, doublée par l’idée qu’il devra marcher jusqu’à la maison dans cet état, l’humiliation pleinement assumée.
— Tu te souviens que je t’avais dit qu’il y aurait des conséquences si tu me demandais de pouvoir jouir à nouveau?
Mon regard est perçant, mes mots chargés d’une autorité inébranlable.
— La réponse, c’est non, et ça restera non jusqu’à la fin du mois.
Je laisse mes mots s’imprimer dans son esprit avant d’ajouter, d’un ton plus doux et enjoué :
— Considère-toi chanceux, parce que si tu continues d’insister, ton prochain accident ne sera peut-être pas dans un parc désert en pleine nuit. Maintenant, on rentre à l’appart; t’as une douche à prendre, et ensuite, j’ai envie de ta tête entre mes jambes.
Tu peux nous partager tes aventures personnelles de BDSM ou tes fantasmes de manière 100 % anonyme via notre Confessionnal. Qui sait, tu pourrais inspirer la suite de cette histoire.
Classen, A. (2008). The medieval chastity belt: A myth-making process. Palgrave Macmillan.
Caruso, J. (2012). La communauté BDSM [Bondage/Discipline, Domination/Soumission, Sadomasochisme] de Montréal : Enquête sur la culture BDSM et les codes et scénarios sexuels qui la constituent. Mémoire. Université du Québec à Montréal.
Caruso, J. (2024). BDSM : les règles du jeu (Nouvelle édition revue & augmentée). VLB éditeur.
Lafond,M (2024). Le jeu de la clé : une fiction érotique interactive. https://clubsexu.com/jeu-de-la-cle-fiction-erotique/