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J’ai essayé une trousse d’autotest du VIH #LovedIt 

Cet article est présenté par CATIE.

S’il y a une chose que la pandémie aura bien faite, à part de ramener le code QR de ses limbes, c’est de normaliser et d’encourager les autotests. 

Le monde entier a vécu un grand printemps des Q-tips qu’on insère dans le fond des narines et des gouttelettes qu’on dépose sur des languettes colorantes avant d’obtenir le résultat. 

Le ton était à la prise en charge de son statut viral. 

En novembre 2020, le gouvernement du Canada autorise un autre type d’autotest : celui du VIH. Offert dans plusieurs pays depuis quelques années, ce test permet de s’autoprélever une goutte de sang, d’effectuer le test et d’en interpréter les résultats soi-même. 

Comme tous les autotests, il permet d’accroître la quantité de tests effectués, mais se présente aussi comme un moyen super efficace d’atteindre les personnes ne faisant pas de tests de dépistage aussi souvent que recommandé. Bref, ça rend le dépistage tellement plus accessible!

J’ai essayé ce test et j’ai trouvé mon expérience d’une simplicité « sang-sationnelle ». Je vous la raconte jusqu’à la dernière goutte.  

La commande de la trousse

Pour me procurer gratuitement la trousse d’autotest du VIH, je me suis rendu sur le site web de CATIE, la source canadienne de renseignements sur le VIH et l’hépatite C : un organisme extrêmement important qui propage sa mission aux quatre vents depuis 1990. 

Pour la suite, c’est littéralement l’équivalent de faire des emplettes en ligne, la portion avec la carte de crédit en moins : #gratuit. Dans un premier temps, on saisit son nom et son adresse. Dans un deuxième temps, le test est envoyé. Dans un troisième temps, le test finit dans ta boîte aux lettres environ sept à dix jours ouvrables plus tard. 

L’organisme envoie deux ou quatre trousses, en fonction de ta préférence. D’une part, tu veux avoir assez de tests pour être absolument certain·e du résultat et au cas où Mistigri sauterait sur les flacons de test. (Oups!) D’autre part, tu souhaiteras peut-être donner un autotest à un·e ami·e ou un·e partenaire.

Afin d’avoir un résultat valide, il est important de s’assurer d’avoir dépassé la période sérologique d’infection du VIH avant d’effectuer le test. La période sérologique, c’est le temps que peut prendre le virus avant d’être détecté par les anticorps. Typiquement, il faut attendre entre trois et douze semaines à la suite d’un contact à risque. Chez la moitié des personnes, les anticorps sont détectables après 22 jours. 

Dans chaque petite trousse d’autotest se trouvent un dispositif de test, trois petits flacons différents (je t’explique pourquoi dans deux secondes, plus bas), un pansement, une lancette stérile à usage unique (pour prélever le sang) et un mode d’emploi illustré super complet pour accompagner la personne dans le test et dans la gestion de ses résultats. 

Pas fan du papier? Ou encore, pitou a décidé de se faire un snack avec le mode d’emploi? Les instructions sont également disponibles en ligne

Bon, c’est l’heure de faire le prélèvement de sang. 

Le prélèvement de la goutte de sang

S’autoprélever une goutte de sang, ça peut faire peur en ciboulette. Je m’y connais : j’aime autant les aiguilles que Dracula aime croquer dans un pain à l’ail sous le soleil de midi. Ceci étant dit, la petite lancette stérile offerte dans la trousse rend le tout super simple et indolore. Promis, juré, piqué. 

Il suffit de masser le bout du doigt de son choix pour activer la circulation, puis d’appuyer la lancette sur le bout du chanceux (l’index pour ma part), la pression active l’aiguille, puis hop, le sang apparaît. On place le doigt au-dessus du premier flacon destiné à cet effet et on récolte la précieuse goutte. Un petit pansement est même inclus dans la trousse. J’ai trouvé que c’était une attention toute sucrée et chaude. 

On agite quatre fois le flacon et on dépose le liquide rougeâtre dans le dispositif de test carré. On agite ensuite le deuxième et le troisième flacon déjà remplis de liquide réagissant avec l’échantillon sanguin et on les verse également sur le dispositif. 

Tandis que le mélange des substances réagit, la languette du centre commence alors automatiquement à se colorer. Et le résultat apparaît presque instantanément. 

Ici, je prends une pause pour souligner le fait que recevoir un résultat positif du VIH peut être une expérience extrêmement bouleversante, épeurante, voire vertigineuse. C’est tellement compréhensible et valide de se sentir comme ça. Plusieurs ressources peuvent accompagner les personnes séropositives dans leur parcours, que ce soit pour accéder à de l’information ou encore pour leur permettre de profiter de services gratuits pour aviser ses partenaires de leur statut sérologique.

Sache qu’il est désormais possible de vivre une vie sans souffrance avec le VIH grâce à la trithérapie, qui rend le virus indétectable et intransmissible. Le VIH ne veut pas non plus dire la fin d’une vie sexuelle, intime ou romantique

Et surtout, le résultat du test ne te définit pas en tant que personne. 

La lecture du résultat 

Vous connaissez l’appréhension de fixer un test COVID en regardant la languette se colorer leeeeeentement. Ici, le résultat est quasi-immédiat. 

Si un seul point apparaît (le point de contrôle du haut), le résultat de l’autotest est négatif. Si deux points apparaissent, soit le point de contrôle et le point test, le résultat est positif. 

Important : lorsqu’une personne obtient un résultat d’autotest du VIH positif, ça signifie qu’elle est probablement séropositive, mais il faudra le confirmer à l’aide d’un test en laboratoire. La personne en question devra consulter un·e professionnel·le de la santé en vue de passer le test de confirmation. 

De manière générale, si le test de labo est effectué correctement, le degré d’exactitude est très élevé, soit au-delà de 99 %. 

Une fois mon test terminé, je jette mon attirail en me sentant franchement chanceux et privilégié d’avoir accès aussi facilement à ce genre de ressource gratuite. 

C’est avec le cœur plein de reconnaissance que je dessine un petit bonhomme sourire sur mon pansement. 🙂

Ça tombe bien. 

Il se marie parfaitement à celui sur mon visage.