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Je crois que le coming out est quelque chose d’extrêmement personnel et ne devrait jamais être attendu ou forcé, que ce soit de soi-même ou par les autres. On vit tout de même dans une société où par défaut les gens sont assumés cis et hétéros jusqu’à preuve du contraire, ce qui est vraiment malheureux. Ce n’est pas tout le monde qui grandissent ou qui ont grandit dans un environnement safe où exprimer sa vraie nature est accueillie et encouragée dans l’amour et le respect. La peur du rejet, de se retrouver à la rue, de se faire violenter, abuser, agresser, de perdre son emploi, ses amis, sa famille, sont des choses encore bien réelles et actuelles chez les personnes queer. Je pense qu’on rêve tous d’un monde où le coming out n’est plus « nécessaire » ou attendu, qu’on puisse tout simplement vivre nos réalités sans avoir à s’expliquer ou à se justifier, sans répondre à l’éternelle question « quand est-ce que tu as réalisé que tu étais X », sans questions intrusives sur nos chirurgies le cas échéant. Il y a encore énormément d’éducation à faire sur ces sujets, et ça tombe beaucoup sur les épaules des personnes de nos communautés queer de le faire, qu’elles le veuillent ou pas.
J’ai personnellement eu beaucoup de chance dans mon propre cheminement. Je me suis entouré sans le savoir de gens queer ou accueillant.es, mon premier coming out public trans a été très bien reçu dans mon entourage. J’ai fais des vidéos durant ma première année de prise de testostérone pour être transparent par rapport aux changements physiques et psychologiques de ma démarche, mais je me suis vite rendu compte que ça devenait extrêmement lourd sur ma santé mentale de porter cet étendard seul, donc j’ai arrêté en me disant que je recommencerai quand j’en ressentirais le besoin. 4 ans plus tard, ça n’est pas encore arrivé.
Je veux tout de même vivre ouvertement ma transidentité, donc régulièrement, je fais de nouveaux coming out aux nouvelles personnes que je rencontre. On assume souvent que je suis un homme cis maintenant, et je ne veux pas que ce soit le cas. Les jours où je n’ai pas l’énergie de répondre aux questions, je garde ma transidentité pour moi, mais j’en fais tout de même un devoir personnel d’éducation et d’exposition pour faire réaliser aux gens que les personnes trans existent, qu’ils en connaissent probablement quelques unes sans le savoir, et que nous sommes des personnes toutes aussi complexes et complètes que n’importe qui.
Mais ça, c’est mon choix personnel. Personne ne devrait se sentir obligé ou forcé de divulguer quoique ce soit par rapport à ses préférences sexuelles et romantiques ou à son identité de genre.
Ce que j’aurais à dire à quelqu’un qui envisage faire un coming out, ce serait de s’assurer d’avoir un plan B si quelque chose tourne mal. D’avoir un ou des proches de confiance qui pourront soutenir cette personne en cas de besoin. Sinon, pour vrai, you do you baby. Y va toujours y avoir une communauté quelque part pour t’accueillir. La famille ça a pas besoin d’être compliqué et la famille biologique c’est pas l’ultime relation au dessus de tout. C’est pas pour rien que beaucoup de personnes queer forment leur propre famille, leur famille choisie.
You got this. T’es pas seul.e.